Ombre illuminée.
Bien des hommes sont déjà dans la tombe
Alors qu’ils viennent à peine d’éclore.
Telles des fleurs nauséabondes
Qui autour d’elles répandent la mort.
On étouffe nos rêves.
On écrase notre amour.
Tu marches ou tu crèves…
Moi, je vais faire un tour…
Je me protège en des contrées perdues
A l’intérieur de moi-même.
Des attaques des anges déchus
Et de leur funeste règne.
Leur haleine pourrie n’a nul effet sur moi.
Car leur ignominie n’a lieu qu’ici-bas.
Et tandis qu’ils s’épuisent inutilement,
Ma force et ma foi vont, grandissant,
Claironner la grandeur du céleste empire.
J’aspire avec ardeur à ce qui ne peut être pire
Car l’enfer est ici et non dans l’inconnu.
Frères et sœurs, vous ne serez pas déçus
D’accéder en vous-même à cet asile doré.
Alors, écoutez donc ce cœur qui respire
Il vous préservera des pires atrocités.